Chaque année depuis 2008, les blogueuses Les (Z)imparfaites frappent un grand coup sur les réseaux sociaux avec leur palmarès des prénoms étranges donnés à de petits Québécois. Avec humour, et surtout pour suggérer des solutions de rechange à des prénoms comme Avash, Clémantoine et Fiston, elles publient ce jeudi leur propre . Parents en quête d’originalité, vous serez servis.
« On a voulu faire un vrai guide, que l’on peut consulter en couple, mais en même temps, on veut décoincer tout le processus du choix du prénom. Des fois, tu lis un livre de prénoms et il est écrit qu’un Antoine sera quelque chose comme sage, heureux et désinvolte… Ben voyons ! », s’exclame Nancy Coulombe, une des deux (Z)imparfaites derrière le livre.
Le ton est donné. Le guide recense les prénoms donnés ces dernières années au Québec et ailleurs, et il ratisse large. Très large. Les populaires Antoine, Thomas et Zoé y côtoient les Justinique, Babe et Mayeul.
Fidèles au style irrévérencieux qui a fait leur popularité auprès des parents québécois, les (Z)imparfaites donnent leur avis sur des centaines de prénoms. Elles aiment, ou pas. Et, oui, elles écorchent au passage plusieurs prénoms.
Elles s’amusent devant les « évidents compromis de couple », comme Maxandre, Cyndrelle ou Stone-Matisse, ou encore devant des prénoms dont l’orthographe a été revue, comme Aufelie, Bryghyte et Kevune.
Elles n’épargnent pas non plus d’autres originalités, comme Emixam (Maxime à l’envers), Maniphone (« et son jumeau Saxo », rigolent-elles) et Lukaël.
N’empêche, les prénoms courants ont aussi leur place dans ce guide. Car même si on s’amuse, l’idée est tout de même de s’entendre, et de le trouver, ce prénom.
« C’est la première décision que tu vas prendre comme parent, avant même que le bébé naisse, et tu te rends compte que tout le monde a une opinion sur ce que tu choisis, toi, souligne Nadine Descheneaux, coauteure du guide. C’est la première fois qu’on est confronté au fait qu’il y a tout le temps quelqu’un qui a quelque chose à dire à propos de tes choix. »
« Si tu assumes ton choix, ta décision, ça annonce bien pour la suite ! »
— Nancy Descheneaux
Dans un véritable travail de moine, les (Z)imparfaites ont classé plus de 6000 prénoms en d’innombrables catégories, des « listes de prénoms qu’on ne veut jamais voir refaire surface » (Adélard, Bertha et autres Clorinde) à la « liste de prénoms mythologiques » (Ariane, Nestor et Gaïa), en passant par les prénoms « dans l’assiette » (Maki, Clémentine et Dulce).
Bref, on a l’embarras du choix.
Rire haut et fort de certains prénoms sur leur blogue a toutefois valu des critiques, parfois acerbes, aux (Z)imparfaites. Et à quelques jours de la sortie de leur , elles assument. « Oui, on nous dit que certains prénoms sont d’origine étrangère, mais Shipiss, peu importe la langue, ici, au Québec, ça se peut que l’enfant se fasse niaiser dans la cour d’école. Il faut quand même avoir de l’humour, même si tu as un prénom étranger », répond Nancy Coulombe.
Plus sérieusement, les auteures soutiennent que lorsqu’on choisit l’originalité, il faut vivre avec les critiques, mais aussi se projeter dans l’avenir. « On a un besoin d’originalité et de distinction, mais à un moment donné, il faut se remettre les deux pieds sur terre et se dire que c’est notre enfant qui va porter ce prénom toute sa vie ! », prévient Nadine.
Car certaines fantaisies sont tout de même difficiles à porter, rappelle Nancy : « Pauvre petite fille qui s’appelle Algebra. Si elle n’est pas bonne en maths, ça peut devenir lourd à porter ! »
Les cinq prénoms
favoris des (Z)Imparfaites
Scarlett
Léna
Auguste
Philémon
Zef
Les cinq prénoms « c’est NON », selon les (Z)Imparfaites
Thor
Stephanus
Hornidas
Cyprienne
Rock’s-Ann
, Les (Z)Imparfaites, 360 pages, 21,95 $